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Soutenons les féministes iraniennes dans leur combat pour la liberté
Des féministes iraniennes s’engagent dans une lutte sans cesse renouvelée par différentes campagnes dont celle pour changer les lois discriminatoires envers les femmes en se référant aux pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques et aux droits économiques, sociaux et culturels dont l’Iran est signataire[1]. En effet, ces pactes soutiennent l’élimination des discriminations basées sur le sexe, alors que les lois iraniennes légalisent et légitiment le statut inférieur des femmes au nom de la religion de l’Etat. Sous prétexte du respect de valeurs culturelles et cultuelles, les femmes subissent diverses violences et discriminations dans tous les champs de leur vie, aussi bien au sein de la famille qu’à l’extérieur. Bien qu’elles soient présentes massivement dans les écoles et les universités, actives dans les lieux de création littéraire et artistique, visibles sur la scène sociale, elles sont considérées par les lois en vigueur comme des « demi-hommes » et sévèrement bridées dans leur être et leur devenir.
Les mouvements de femmes en Iran lancent, sur le plan national et international, un défi d’une importance majeure au regard des enjeux de la lutte pour la liberté et l’égalité entre les femmes et les hommes dans un monde menacé par l’avancée des mouvements extrémistes qui prônent l’exacerbation des identités nationales, ethniques et religieuses. Les femmes sont les premières victimes de cette vision figée du « culturel » et du « cultuel » qui conduit, comme le démontre l’expérience iranienne, à la sacralisation des discriminations au nom de Dieu. Inspirés du principe de l’universalité des valeurs démocratiques, ces mouvements échappent aux étiquetages stériles tels que « les droits de l’homme islamique » et « le féminisme islamique » pour insister sur le fait qu’être musulman(e) n’est pas en contradiction avec le fait d’être adepte des droits humains et de vouloir vivre dans la liberté et l’égalité. Ils prônent ainsi un universalisme pluriel et féministe.
A l’approche du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, ces mouvements connaissent une répression massive par le biais des arrestations de féministes actives. Sous prétexte de considérations liées à l’intérêt général, des dizaines d’entre elles sont interpellées et mises en détention. Dans un contexte de répression généralisée des médias, ces événements ne trouvent qu’un écho limité à l’intérieur du pays.
Nous appelons de vive voix les féministes, les défenseur(e)s des droits de l’Homme, les artistes, les écrivain(e)s, les intellectuel(le)s, les femmes et hommes politiques à soutenir les féministes iraniennes dont la lutte porte de réels espoirs pour des lendemains démocratiques.
Initiatrice et initiateurs de l’appel :
Chahla Chafiq, essayiste et nouvelliste d’origine iranienne, militante féministe et laïque ;
Karim Lahidji, président de la Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran, vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme ;
Reza Moini, chercheur d’origine iranienne à Reporteurs sans frontières.
Premières signatures de soutien (par ordre alphabétique) :
Mohamed Abdi, secrétaire général de Ni putes ni soumises
Brigitte Allal, fondatrice du Manifeste des libertés
Tewfik Allal, fondateur du Manifeste des libertés
Fadela Amara, présidente de Ni putes ni soumises
Francine Bavay, vice-présidente du Conseil régional d'Ile-de-France
Sophie Bessis, chercheuse, secrétaire générale adjointe de la Fédération internationale des droits de l’Homme
Denise Brial, présidente d’Atalante vidéos féministes
Nadia Châabane, vice-présidente de l’Association des Tunisiens en France
Hélène Cixous, écrivaine
Jocelyne Clarke, responsable du secteur féministe de l’Union des familles laïques
Monique Dental, responsable du Réseau féministe Rupture
Catherine Deudon, photographe
Clara Domingues, présidente de la Maison des femmes de Paris
Caroline Fourest, essayiste, journaliste
Liliane Kandel, sociologue
Catherine Kriegel, psychologue
Sihem Habchi, vice-présidente de Ni putes ni soumises
Fatima Lalem, sociologue, membre du Planning familial
Claudie Lesselier, historienne, présidente du Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées
Juliette Minces, écrivaine, sociologue
Ariane Mnouchkine, artiste, metteuse en scène, directrice du Théâtre du soleil
Mariana Otero, cinéaste
Nadja Ringart, sociologue
Nicole Savey, membre de l’Association de solidarité avec les femmes algériennes démocrates
Maya Surduts, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes et de la Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception
Wassila Tamzali, avocate à Alger, ex-directrice du Droit des femmes à l'Unesco
Fiametta Venner, essayiste, journaliste
[1] Voir : http://www.we4change.com
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1 comment:
Oui, probablement il est donc
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